Les allergies alimentaires chez les animaux domestiques

L’allergie alimentaire représente 1 à 5% de l’ensemble des pathologies cutanées et 20 % des dermatoses prurigineuses non parasitaires.
Du point de vue pratique, les allergies alimentaires sont rarement dissociées des autres réactions alimentaires.

Tous les aliments (trophoallergènes) sont potentiellement allergisants, mais seul un nombre restreint d’ingrédients est mis en cause (variable d’un pays à un autre). Les plus fréquents sont les produits à base de lait et de bœuf, les céréales (blé, maïs, soja), le poulet et les œufs.
La grande majorité des allergènes sont des protides de fort poids moléculaire (10-40 à 60 – 70 kD). L’allergie alimentaire vraie est un phénomène d’hypersensibilité sur un individu génétiquement prédisposé. Cette immunité demeure indispensable à l’individu pour combattre les agressions internes (tumeurs) ou externes (virus / bactéries). Elle débute toujours par une phase de sensibilisation sans expression clinique d’une durée variable. Les mécanismes immunologiques à l’origine de l’allergie alimentaire ne sont pas biens compris.

La polysensibilisation est exceptionnel chez le chat (un voire deux allergènes), plus fréquente chez le chien.

Plus un animal va consommer une protéine particulière, plus elle aura des chances d’induire une hypersensibilité.

Facteurs favorisant – prédisposant

• Augmentation de la perméabilité intestinale par tout trouble digestif ?
• Parasitisme intestinale ?
• Race: Sharpeï, Berger Allemand, Labrador, Westie pourraient être prédisposés.
• Etat atopique (en discussion)

Epidémiologie

• Pas de prédisposition sexuelle.
• Race: Boxer, Teckel, Terriers, Siamois…
• Age d’apparition: quelques mois à 10 ans.

Les signes cliniques

1° Troubles cutanés

– Urticaire / angioedème.
– Prurit généralisé.
– Dermatite atopique
– Dermatite pyotraumatique.
– Otite externe bilatérale.
– Alopécie extensive féline.
– Dermatite miliaire (11%).
– Complexe granulome éosinophile chez le chat.
– Pyodermite récidivante.
– Dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou.

2° Troubles digestifs (10 – 15 %)

– Diarrhée – vomissement chronique.
– Fistules périanales.
– Les colites et colon irritable.

3° Les 2 associés (10%)

Particularité du chat

La viande, le lait et le poisson seraient impliqués dans 50% des cas mais également la souris (Muller-Heripret 1997). En règle générale on retrouve les mêmes allergènes que chez le chien. White en 2001 signale le lait et le poisson comme les plus fréquents. Comme chez le chien les symptômes digestifs sont rares. La colite peut avoir pour cause une allergie alimentaire chez le chat (Gilford 2001). Des signes oculaires, nerveux, respiratoires et des lymphadénopathies ont été mentionnés.

Diagnostic

1. Anamnèse: historique de la maladie.

2. Signes cliniques:cfr avant.

3. Régime alimentaire d’épreuve:

a) Le régime nouveau :

Il doit contenir des ingrédients non rencontrés précédemment par le patient (viande + légume pour le chien et viande pour le chat) pour une durée de 9 à 10 semaines (minimum 6 semaines). Un régime d’exclusion peut se composer d’aliments préparés à la maison ou de produits commerciaux hypoallergéniques.

Consultez votre vétérinaire pour connaître la bonne marche à suivre. 

Recommandation:

1. Lors de traitements thérapeutiques associés, il est nécessaire de prolonger le régime.
2. Supprimer les jouets à mâcher, assiette en verre ou en porcelaine.

Traitement

Eviction définitive de l’aliment incriminé, les sensibilisations semblent s’accentuer et se diversifier avec le temps.
Dans de rares cas, le vétérinaire peut également prescrire des antihistaminiques et des stéroïdes.